diviser

Prérequis :

Diviser pour regner

C’est une technique informatique qui consiste à :

  1. Diviser : découper un problème initial en sous-problèmes de tailles équivalentes;
  2. Régner : résoudre les sous-problèmes (récursivement ou directement s’ils sont assez petits) ;
  3. Combiner : calculer une solution au problème initial à partir des solutions des sous-problèmes.

Cette méthode, lorsqu’elle s’applique, fournit un algorithme de complexité plus réduite, et donc plus efficace.

Definition : Un problème est de type diviser pour regner si sa resolution se ramène à celle de un ou plusieurs problèmes indépendants dont la taille des entrées passe de n à n/2, ou une fraction de n. Ou bien, si la division en plusieurs problèmes permet de réduire la durée necessaire pour sa resolution.

Exemple introductif : téléphone en chaîne

Les 15 joueuses d’une équipe de volleyball ont la liste des joueuses de l’équipe avec leur numéro de téléphone. La capitaine reçoit l’information que le prochain match a été déplacé. Il faut prévenir toutes les autres joueuses.

  • Solution 1 : la capitaine se charge d’appeler toutes les autres joueuses. Et si elle passe 5 minutes au téléphone avec chacune d’entre-elles…

Question à propos de la solution 1 : En combien de temps (noté t1) l’ensemble de l’équipe est informé? En déduire la complexité de cette solution en fonction de n (taille de l’équipe)

  • Solution 2 : Une solution plus efficace et plus confortable pour la capitaine est qu’elle divise la liste de joueuses en deux moitiés. Elle appelle alors la première joueuse de chacune des deux listes obtenues. Elle leur donne l’information de report de match et leur demande à leur tour de faire la même chose : diviser en deux la demi-liste à laquelle elles appartiennent, appeler la première joueuse de chacune des parties et ainsi de suite … jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne à prévenir. Représentons l’arbre des appels pour la liste de 15 joueuses numérotées de 1 à 15.
arbre binaire des appels

arbre des appels

Question à propos de la solution 2: Si on suppose qu’un appel téléphonique dure 5 min. En combien de temps (noté t2) l’ensemble de l’équipe est informé ? En déduire la complexité de cette solution en fonction de n (taille de l’équipe)

Conclusion: La solution 2 illustre bien la méthode Diviser pour regner puisqu’à chaque nouvel appel telephonique, le nombre de joueuses contactées avec le même message va doubler. La durée necessaire pour la resolution du problème initial (téléphoner à toutes les joueuses) est alors réduite de manière significative.

Exponentiation

L’exponentiation consiste à trouver une méthode pour calculer x à la puissance n, SANS utiliser l’opérateur puissance. L’idée est de se rappocher de l’algorithme utilisé par le processeur d’un ordinateur, qui n’utilise que les 3 opérateurs de base pour effectuer les calculs (+,-,*).

Programme itératif $x^n$

def exp1(n,x) : 
  """
  programme qui donne x^n en sortie
  n : entier
  x : reel
  exp1 : reel
  """
  acc=1
  for i in range(n):
    acc*=x
  return acc

Programme récursif $x^n$

def exp2(n,x):
    """
    n : entier
    x : reel
    exp2 : reel
    """
    if n==0 : return 1
    else : return exp2(n-1,x)*x

On pourrait montrer que la complexité est aussi O(n).

Exponentiation rapide $x^n$

application de la méthode diviser pour regner

Comme de nombreux algorithmes utilisant cette méthode, celui-ci fait des appels recursifs. Mais à la différence du précédent, l’appel recursif se fait avec un paramètre que l’on divise par 2 (le paramètre n). C’est ce qui fait que le nombre d’appels récursifs est plus réduit. On retrouve l’étape 3 évoquée en introduction (la combinaison des sous problèmes) lorsque l’on réalise l’opération : return y*y ou bien return x*y*y.

def exp3(n,x):
    """
    programme plus efficace que le precedent car
    le nombre d'operations est log2(n)
    """
    if n== 0 : return 1
    else :
        y = exp3(n//2,x)  # on prend la valeur inferieure de n/2
        if n%2==0:
            return y*y
        else : return x*y*y

Le Tri Fusion

Principe

Le tri fusion est un autre algorithme de tri. Celui-ci présente l’avantage d’utiliser la méthode Diviser pour Regner.

Les étapes 1 et 2 de la méthode Diviser pour Regner consistent à diviser la liste en 2 sous-listes, de manière recursive, jusqu’à obtenir des listes de 1 élément.

Le tri fusion est réalisé par la fonction fusion suivante:

def fusion(L):
    if len(L) <=1:
        return L
    m = len(L)//2
    gauche = fusion(L[:m])
    droite = fusion(L[m:])
    return interclassement(gauche,droite)

L’étape 3, enfin consiste à interclasser les sous-listes deux à deux.

def interclassement(L1,L2):
    lN = []
    n1, n2 = len(L1),len(L2)
    i1, i2 = 0,0
    while i1<n1 and i2<n2:
        if L1[i1] <= L2[i2]:
            lN.append(L1[i1])
            i1 += 1
        else:
            lN.append(L2[i2])
            i2 += 1
    return lN + L1[i1:] + L2[i2:]

La fonction fusion ressemble à celle du parcours récursif d’un arbre dans lequel, pour un noeud contenant une liste L:

  • le fils gauche est la sous-liste de gauche (la première moitié de L)
  • le fils droit est la sous-liste de droite (la deuxième moitié de L)

Le traitement se faisant APRES les 2 appels recursifs (gauche puis droite), le parcours s’apparente à celui appelé POSTFIXE.

tri fusion

parcours de l'arbre pour le tri fusion

Etude du tri fusion sur la liste L = [1,10,8,4,3,6]

Question 1: Compléter la séquence avec l’ordre des branches parcourues et les sous-listes à chaque noeud, jusqu’à ce que tout le sous-arbre gauche soit “divisée”.

La remontée dans la pile d’appels commence lorsque l’on arrive à une sous-liste d’un seul élément pour droite.

La fonction interclassement prend deux listes en paramètres, L1 et L2, et retourne une seule liste avec les éléments de L1 et L2, mais classés.

Question 2: Décrire les étapes jusqu’à ce que la liste L soit triée.

La complexité de la fonction interclassement est O(n), où n est égal à la taille de chaque sous-liste.

Question 3: Expliquer pourquoi, lors de la fusion, la complexité au rang n est donnée par la formule de recurence:

$$T(n) = T(\tfrac{n}{2}) + n$$

Question 4: En déduire la complexité du tri fusion.

Complexité du tri fusion

Le tri fusion est un tri qui est optimal du point de vue de la complexité temporelle: il est de l’ordre O(N*log(N)). On ne peut pas trouver un algorithme plus efficace en temps.

Analyse simplifée: A chaque étape de la remontée, lors de l’interclassement:

  • si l’on compte le nombre d’affectations: Il y a n affectations (n éléments partagés en 2 sous listes, à placer dans une nouvelle liste). Le nombre d’étapes est egal à $log_2(n)$. Ce qui fait un nombre d’opérations proportionnel à $n \times log_2(n)$.
  • Pour le nombre de comparaisons: Ce nombre est inférieur, à chaque étape, au nombre n d’éléments de la liste à trier. Le nombre de comparaisons est donc $< n \times log_2(n)$

On peut donc considérer que le tri fusion a une complexité asymptotique $n \times log_2(n)$

Remarque: l’inconvenient majeur de cet algorithme est qu’il demande beaucoup de ressources spatiales, du fait de la construction de nombreuses sous-listes pour réaliser le tri. Ce n’est pas un tri en place, comme on a pu le voir avec les algorithmes essentiels vus en classe de 1ere NSI.

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